Être dirigeant, c’est endosser les responsabilités d’une entreprise, de ses salariés, de ses chantiers et de ses clients. Des études démontrent qu’entreprendre est bon pour la santé physique et mentale, notamment parce que les dirigeants sont face à des évènements qui leur procure davantage de satisfaction que de stress, c’est une bonne nouvelle. Pour autant, être dirigeant est aussi une source d’épuisement, principalement influencé par le manque de sommeil et les déceptions qui rythment le quotidien de l’entreprenariat. « Je n’ai pas le temps d’être malade » est une phrase trop souvent entendue de la bouche des dirigeants, pourtant ce sont des hommes et des femmes qui n’ont pas des caractéristiques biologiques différentes des autres.
Le burnout n’est pas une fatalité
L’épuisement professionnel touche de nombreux français. Des études montrent que plus l’entreprise est petite, plus la santé du dirigeant est déterminante pour la survie de celle-ci. Il est important de ne pas s’isoler, de s’entourer, car il y a des solutions. Le burnout n’est pas une fatalité.
Les dirigeants de la Communauté RSE de la FFB Bretagne s’est réunie le 16 octobre au SEW à Morlaix dans un format inédit pour prendre conscience des signes d’épuisement du dirigeant. Le collectif Trampoline a mené une enquête spécifique sur la santé mentale du dirigeant et les retours d’expérience ont nourri la création d’une pièce de théâtre mettant en scène le quotidien d’une dirigeante sombrant dans le burnout, brillamment interprétée par la comédienne Isabelle Séné. Une pièce poignante et réaliste dans laquelle les dirigeants présents se sont projetés, avec émotion. Les 45 minutes de représentation sont suivies d’un débat animé par le journaliste Xavier Debontride pour briser les tabous, libérer la parole et aider à prendre conscience de l’importance de se préserver, dans l’intérêt de l’individu, mais également de l’entreprise car un dirigeant bien dans ses baskets est un facteur clé d’une entreprise qui se porte bien.
Témoignage de Véronique Ikène, Cheffe de file de la Communauté RSE.
« Je ne peux pas vous raconter la pièce de théâtre car il faut la voir, il faut la vivre. Quand la pièce est terminée, il y a eu un silence incroyable, après les applaudissements, parce qu’il fallait que l’on digère tout ce que l’on venait de recevoir. Après la performance artistique, certains ont témoigné qu’ils ont déjà vécu la situation interprétée par la comédienne. Au début la parole est difficile, l’avantage avec la communauté RSE, c’est que l’on connaît la bienveillance et cela libère la parole. Ce format lève les tabous et va nous aider à trouver des solutions. Peut-être que la première solution est de se parler. On s’aperçoit que dans la santé mentale du dirigeant, la notion d’isolement est extrêmement puissante, donc il faut une rupture avec l’isolement, et le meilleur moyen d’y arriver c’est probablement de travailler en équipe et de s’ouvrir aux autres. »
